1946 - 1958 : Des initiatives diverses
Création de la Renaissance du Vieux-Lyon par François Palasse, le 18 octobre 1946, une association pour les habitants des quartiers Saint-Georges, Saint-Jean et Saint-Paul. Objectif : faire connaître et sauvegarder le patrimoine culturel de la rive droite de la Saône.
Tenir propre, animer, faire découvrir
L’association organise, avec le Syndicat d’Initiative, des visites de cours et de traboules et des fêtes de quartier (cyclo-cross annuel, par exemple, dans les rues et « montées »). Elle obtient une subvention municipale pour les concierges qui nettoient les immeubles visités !D’autres initiatives
Un groupe d’artisans, d’artistes et de commerçants se constitue à Saint-Georges autour de la potière Simone Pelosse.La Jeune Chambre Economique crée, en 1955, une commission Tourisme qui choisit pour thème le Vieux-Lyon, son intérêt architectural et les possibilités de sa réhabilitation. Elle entre en contact avec la Renaissance du Vieux-Lyon et organise des concours pour les scolaires, des visites et une permanence d’information pour les habitants et les commerçants. Un rapport « Suggestions pour le quartier Saint-Jean » est publié en 1957. Il propose d’associer le quartier aux fêtes du bimillénaire et, pour la première fois, publie un circuit de visite du Vieux-Lyon.
Le maire, Louis Pradel, est favorable à ces propositions. L’Architecte des Bâtiments de France, sensible à l’intérêt du Vieux-Lyon, est à l’origine du premier arrêté municipal (1960) voté pour la protection du quartier.
C’est l’objectif que se fixe Jacques Chaveyriat, aidé par des animateurs de la Jeune Chambre Economique, en prenant la présidence en 1958 de la modeste association de quartier qu’était encore la Renaissance du Vieux-Lyon.
1958 - 1968 : Un coup de jeune
Des batailles
- Première bataille : lutter contre les projets de percée dans le Vieux-Lyon, face à l’actuel pont maréchal Juin. La création par André Malraux, en 1964, du secteur sauvegardé met fin à ce projet.
- Deuxième bataille : elle est menée contre la démolition des deux ilôts d’habitation situés entre la cathédrale et le Palais de Justice (pour l’agrandissement de celui-ci). Les immeubles sont démolis, mais le jardin archéologique est créé – avec l’appui de la RVL.
- Troisième bataille : un architecte en chef parisien élabore un plan de sauvegarde du Vieux-Lyon qui prévoit la démolition de deux tiers du quartier, la restauration d’un tiers, la construction à neuf d’un autre tiers. La RVL va se battre contre les différentes versions de ce plan. Le plan définitif sera élaboré par Jean-Gabriel Mortamet, architecte en chef lyonnais, en 1984.
- Quatrième bataille : démolition du quartier Mercière. L’engagement de la RVL est moindre. Elle interviendra cependant pour la conservation de l’hôtel Horace Cardon.
Faire connaître le Vieux-Lyon
- 8 décembre 1959 : plus de 100 000 Lyonnais viennent déambuler dans les rues et les cours illuminées, sonorisées. Le Vieux-Lyon prend pour eux une poésie jusque- là inconnue. Des visites nocturnes du quartier (organisées par le Syndicat d’Initiative) prolongeront cette action spectaculaire. Au sein de l’association se crée un comité des fêtes, associé à un groupe folklorique « La Lyonnaise » et aux marionnettes de Jean-Guy Mourguet.
- Carnaval – Mai de Lyon : Organisation d’un Carnaval à la mi-carême, des fêtes du Mai de Lyon, des feux de la Saint-Jean, d’un festival de musique sacrée.
- Promotion : Edition de brochures, de dépliants, de guides en collaboration avec le S.I. et divers partenaires privés. Parution d’un ouvrage « Renaissance » pour faire connaître le Vieux-Lyon.
Mise en valeur du Vieux-Lyon : début des réhabilitations
- Création par la RVL d’une commission « Inventaire » chargée de répertorier les immeubles du Vieux-Lyon.
- Participation à la création de la Sémirely (Société d’Economie Mixte de Restauration du Vieux Lyon) à majorité municipale. La RVL a 1,12% des parts.
- Création d’une commission de suivi des restaurations.
- Formation de bénévoles à la restauration.
- Création d’une caisse de prêt, en partenariat avec la Ville de Lyon. Ces prêts sont destinés aux commerçants désireux de restaurer leur local. S’y ajoute une subvention accordée à ceux qui éclaireront leurs vitrines le soir. L’aspect des rues se transforme petit à petit : c’est une première sensibilisation à la valeur architecturale du quartier.
Faire rayonner l’expérience lyonnaise
Elle organise le premier « Colloque des cités et quartiers anciens » (avec l’appui du S.I et de la DRAC) qui réunit plus de 100 participants venus de France et de Suisse en mai 1963. La médiatisation en est considérable auprès des spécialistes, historiens, techniciens et praticiens, hommes politiques et journalistes.
Cette manifestation aboutit à la création de « Civitas nostra », fédération internationale de villes à quartiers anciens. Celle-ci monta une exposition « Quartiers anciens, Vie d’aujourd’hui » qui fut présentée dans 25 villes de France, de Suisse et d’Italie.
En 1968, le congrès de Civitas nostra lançait ce slogan qui est resté le nôtre :
« Dans les quartiers anciens, les hommes passent avant les pierres ».
1968 - 1980 : La RVL se structure
Les présidents se succèdent : il a été décidé, dès 1958, que chacun n’assurerait pas un mandat excédant 3 ans. Ils poursuivent leur action au sein d’un «comité des sages». Une permanence est assurée par une salariée à temps partiel.
Opérations de médiatisation
Quelques grandes dates :
- 1969 : l’émission de télévision «Chefs d’œuvre en péril» attribue le 1er prix à la RVL, ce qui la crédibilise au plan national. En savoir + Entretien avec le président de la RVL, Mr Brun.
- 1971 : réalisation d’un film «Quartier ancien, vie d’aujourd’hui» réalisé par la télévision lyonnaise et largement diffusé sur FR3 Lyon.
- 1971 : étude confiée à la RVL par le ministère de la Culture sur la place de la publicité dans les centres historiques.
- 1972 : premier «Miniguide du Vieux Lyon» de Marie-Antoinette Nicolas, plusieurs fois réédité. Son titre actuel : «Le Vieux Lyon et ses traboules» en version bilingue.
- Dès 1969, mise en place de multiples moyens de faire connaître le Vieux-Lyon : dîners-débats, éditions de brochures «Guide-visite du Vieux-Lyon», «Etudes et conseils simples de restaurations», dépliants diffusés gratuitement avec le S.I.
- 1974 : publication dans le bulletin de la RVL de dossiers sur la restauration du Vieux-Lyon et plus particulièrement, un dossier «10 ans de restauration dans les quartiers anciens» publié lors du congrès de Civitas nostra à Lyon.
- 1980 : publication d’un livre consacré à «la catastrophe de Fourvière» à l’occasion du cinquantenaire de cet événement.
- 1980 : publication d’un «guide des portes et impostes lyonnaises» (Madeleine Bunevod et Bernard Deloche) accompagné d’une exposition au Palais Saint-Jean.
Actions dans le Vieux-Lyon
- Lancement du prix de la restauration privée pour les portes et impostes du Vieux-Lyon financé grâce au concours de la Caisse Nationale des Monuments historiques.
- Participation à la formation des guides-conférencières de l’Office du Tourisme.
- Organisation de concours (fleurissement, photos, vitrines …)
- Lancement d’une enquête sur la circulation et le bruit dans le Vieux-Lyon (1000 réponses /3000 questionnaires envoyés).
- Action pour demander la piétonisation du quartier (obtenue en 1979)
- Action conjointe avec «Centre Presqu’Île» pour demander la reconstruction d’une passerelle du Palais de Justice.
- Action pour la non-destruction de la maison 5 place Saint-Jean (qui deviendra MJC du Vieux-Lyon – Maison pour tous).
- Suivi attentif des restaurations des îlots 15 et 18 par la Sémirely (entre rue Saint-Jean et rue du Bœuf), conformément au plan de l’architecte en chef André Donzet. Ces restaurations posaient problème sur le plan architectural et sur le plan social.
- Combat pour éviter la vente en copropriété des immeubles insalubres avant leur remise en état (dérive des spéculateurs).
- Nouvelle vigueur donnée à la commission « Inventaire », en liaison avec le Préinventaire du Rhône).
- Participation aux commissions municipales élargies traitant de l’urbanisme et des affaires culturelles et sociales.
- Entre 1968 et 1978, ont lieu les restaurations de l’église Saint-Paul (André Donzet) et du Temple du Change (Jean-Gabriel Mortamet). Premières opérations de coloration des façades sur le musée Gadagne (André Donzet et Robert Thévenot, ABF).
- 1979 : l’Ordre des Avocats acquiert l’ensemble immobilier du 60 rue Saint-Jean qui deviendra grâce aux avocats transformés en ouvriers bénévoles, la Maison des Avocats (actuellement musée international de la miniature et des décors de cinéma).
- A la demande du maire Francisque Collomb et de son adjoint à l’urbanisme Jacques Moulinier, une "étude préalable" est menée sur le Vieux-Lyon, étude qui mobilisa tous les acteurs du quartier. Il est décidé alors de préempter un certain nombre d’immeubles au profit de sociétés de HLM pour les faire restaurer, la Sémirely n’ayant pas les moyens financiers de le faire.
- La «commission chantiers» de la RVL devient de de plus en plus active (sous la responsabilité d’Annie Neyret).
1980 - 1989 : De multiples restaurations
La loi Malraux et les HLM dans le Vieux Lyon
Opérations de restaurations privées
Un recours gagné au Tribunal Administratif
Evolution commerciale – nuisances dans le Vieux-Lyon
Une vie associative riche
De nouvelles publications
En 1980, premier annuaire des adhérents, plusieurs fois réédité (jusqu’en 2004).
1989 - 1996 : Les quartiers du Vieux-Lyon au cœur des préoccupations
« Quel avenir pour notre quartier » : la commission de quartier de la RVL organise au Palais de Justice une grande réunion publique rassemblant les habitants et commerçants du Vieux-Lyon. Chacun peut exprimer ses doléances mais aussi ses suggestions sur les thèmes divers de la vie quotidienne. Elles seront transmises aux élus.
Tourisme dans le Vieux-Lyon
Les cours et traboules ouvertes au public
La difficulté à pouvoir pénétrer dans certains immeubles ouverts au public avant leur réhabilitation, oblige la RVL, la Sémirely, la Mission Pentes de la Croix-Rousse, les responsables de l’Office du Tourisme, les collectivités, à se pencher sur la possibilité de créer une convention d’ouverture de jour de ces lieux privés visités par du public. Après plusieurs réunions de travail et des études approfondies de cette question par des juristes de la Ville, les premières conventions d’ouverture de jour des cours et/ou traboules sont signées en 1991 entre la collectivité et 2 offices de HLM. Elles concernent la cour du 8 rue Juiverie (et la superbe galerie de Philibert de l’Orme) et la « grande traboule » reliant le 54 rue Saint-Jean et le 27 rue du Bœuf.
Guider et orienter les visiteurs : plan et signalétiques
La RVL en lien avec les autres
Rétrospectives et prospectives
1996 - 2006 : Une reconnaissance mondiale
La RVL, avec plusieurs anciens présidents et son photographe, participe activement au comité de pilotage constitué par la Ville de Lyon et chargé de monter le dossier de candidature de Lyon à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité.